Antigua, Oriente et Izabal

Un dernier coup d’œil au magnifique panorama du lac Atitlán, et nous prenons la route en direction de Antigua. Une route variée dans des paysages alternants des zones de forêt, des zones de cultures maraîchères et des zones urbaines. Nous aurons même droit à un passage à gué pour la traversée d’un cours d’eau, le pont habituel n’étant plus praticable… Heureusement que c’est la saison sèche et qu’il n’y avait pas trop d’eau…

Antigua est l’ancienne capitale du Guatemala. C’est une petite ville cernée de volcans, connue pour ses bâtiments coloniaux de style baroque et de Renaissance espagnole, et pour ses ruines causées par les deux tremblements de terre de 1773. Parmi ses œuvres architecturales notoires, La Merced est une petite église baroque jaune et blanche. Elle fait partie intégrante de la célèbre Semana Santa, une semaine sainte durant laquelle sont organisés défilés et rituels. Nous y avions déjà assisté en 2016 et allons cette fois-ci éviter toute cette effervescence. On remarque toutefois déjà les décorations typiques qui ornent les bâtiments d’étoffes de couleur violette.

Nous y retrouvons Markus, que nous avions rencontré au Mexique, et son pote Kai, avec qui nous passons une belle soirée autour d’un excellent repas suivi de quelques cocktails à base de rhum. Nous passons ensuite deux journées complètes à déambuler autour de la place centrale et dans les rues de cette très belle petite ville. Nous visitons certains des nombreux monuments, édifices et autres musées, tout en appréciant l’atmosphère décontractée des innombrables cafés, restaurants et autres terrasses que propose ce lieu.

Depuis Antigua, nous empruntons la route qui longe le lac Amatitlan afin de rejoindre la banlieue de Guatemala City, où nous sommes invités chez Markus. En chemin nous faisons une halte dans un petit restaurant au bord du lac, où la Salamandre devient l’attraction principale. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’ils croisent des gens qui font un tour du monde, et qui roulent sur ce genre de moto. Eux qui sont habitués à de petites 150 cm3.
Nous aurons également droit à 2 grosses frayeurs, une à cause d’un banc de sable et une autre en voyant un semi-remorque dans un virage complètement sur notre trajectoire. On s’en tire heureusement sans mal.

Nous passons 3 jours chez Markus, où nous profitons de laver nos habits de moto et de remplacer la sacoche réservoir de la moto qui arrivait en fin de vie. Lors d’une soirée en ville, Markus nous fait rencontrer Roberto, un hollandais qui habite au Nicaragua et que nous visiterons dans quelques semaines… Que de belles rencontres !

Nous quittons Markus et Guatemala City pour une étape de 300km durant laquelle nous passons par tous les états d’âme. En cause une température extrême qui culmine à 45º avec en prime deux immenses bouchons qui nous font poireauter chacun environ 1h30 à zigzaguer entre les poids-lourds. Un choc frontal entre 2 camions était d’ailleurs la cause du premier bouchon, et je ne donne pas beaucoup d’espoir aux 2 chauffeurs. Bref, une étape de l’extrême qui nous mène jusqu’à Rio Dulce, dans un petit paradis tenu par un Suisse.
Nous sommes pour 2 nuits à la Casa Perico, qui propose des bungalows dans un environnement de jungle et de mangrove, sur les rives du Rio Dulce. Petite précision utile, cet endroit n’est accessible que par bateau et nous laissons donc la Salamandre en lieu sûr avant d’embarquer. Et pour conclure la journée on a droit à une goulasch accompagnée de spätzli…

Il fait toujours des températures extrêmes et il est difficile de trouver des activités agréables par près de 40 degrés. Nous partons tout de même en Lancha Collectiva sur le Rio Dulce afin de visiter le village Garifunas de Livingstone. Nous remontons donc le fleuve sur une cinquantaine de kilomètres jusqu’à la mer caraïbe, avant d’accoster dans ce village qui n’est accessible que par bateau. Le fleuve est bordé par une jungle très dense et par des falaises sur certains tronçons, ce qui donne l’impression de naviguer dans un canyon. Sur place il y a quelques petites plages, mais l’eau est tellement chaude qu’on a même pas envie de se baigner. On prend un repas typique à base de poisson et de poulet, accompagné de riz à la noix de coco, avant de prendre le chemin du retour… Et heureusement que les bières sont fraîches ! Un endroit intéressant qu’il serait certainement plus agréable de visiter par une température plus clémente. Et vivement demain qu’on remette les habits de moto…

C’est la semaine sainte et la veille du week-end de Pâques, une des fêtes la plus importante et la plus populaire de toute l’Amérique Latine. Ici tout le monde profite de ces 4 jours de congés pour passer de courtes vacances en famille. Tout les endroits touristiques et dignes d’intérêt sont littéralement pris d’assaut et il n’y a plus rien de libre. Nous décidons de passer au Honduras afin de rester 3 jours dans un hôtel à San Pedro Sula.
Nous quittons donc Rio Dulce à la première heure afin d’effectuer les 95 kilomètres qui nous séparent de la frontière. Ce trajet prend normalement 1h30 mais il y a des jours où ça ne veut pas… On tombe d’abord sur un bouchon d’une vingtaine de kilomètres causé par un bus qui s’est mis en travers de la route et qui bloque complètement le passage. Comme ici c’est l’anarchie totale, chacun essaie de se faufiler et au final tout est bloqué, sans aucune chance pour les véhicules de secours d’atteindre les lieux de l’accident. Avec notre moto, nous arrivons à nous faufiler tant bien que mal, parfois ça passe au millimètre, pour arriver au fameux bus qui barre la route. Là encore, les motos arrivent à contourner le bus en passant par le talus et on pense être enfin au bout de nos peines…
Mais le bouchon continue dans un chaos indescriptible, et après plusieurs kilomètres à se frayer un chemin entre les camions et autres véhicules de toutes sortes, on arrive à un blocage de route ! Les manifestants ont choisi cette veille de grand week-end pour faire brûler des troncs en travers de la route et bloquer complètement le trafic. Heureusement après quelques minutes ils doivent avoir pitié de nous et ils nous font un passage afin de nous laisser continuer… Il ne nous reste plus qu’à nous faufiler entre l’amas de véhicules venant en sens inverse, qui dans une indiscipline crasse, bloquent complètement les deux sens de circulation.
C’est après quasi 2 heures d’efforts et bien des litres de sueurs que nous réussissons à nous extraire de ce chaos monumental et à continuer notre route en direction de la frontière et du Honduras…

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